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 abandon g pleuré a cet histoire

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maialen
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   Posté le 22-07-2005 à 13:16:14   Voir le profil de maialen (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à maialen   

Quand j'etais un chiot, je t'amusais avec mes cabrioles et je te faisais rire. Tu m'appelais ton enfant, et ceci malgre plusieurs chaussures grignotees, sans oublier quelques coussins dechiquetes. Je suis vite devenue ta meilleure amie. Chaque fois que je faisais une betise, tu agitais ton doigt en me demandant "Comment t'as pu ?" - mais tu me pardonnais vite et tu me faisais de gros calins.


J'ai mis un peu plus de temps que prevu avant de devenir propre parce que tu etais tres occupe, mais nous y sommes arrives a la fin. Je me souviens de ces nuits tout pres de toi, dans ton lit ou j'ecoutais tes confidences et tes reves les plus secrets, et je croyais que la vie ne pourrait pas etre meilleure. Nous avons fait de longues balades et des jeux dans le bois, des balades en voiture, des pauses pour manger une glace (je n'avais droit qu'au biscuit parce que la glace est mauvaise pour les chiens, a ce que tu disais) et je faisais de longs sommes au soleil en attendant que tu rentres le soir.

Peu a peu tu as commence a passer plus de temps au bureau, et plus de temps a chercher une compagne. J'etais patiente, je t'attendais sagement a la maison, je t'ai reconforte apres les deceptions, quand tu avais le coeur brise, je ne t'ai jamais gronde quand tu prenais la mauvaise decision, et je te faisais une de ces fetes quand tu rentrais ! Et puis tu es tombe amoureux.
Elle, maintenant ta femme, n'aime pas les chiens, mais je l'ai accueillie dans notre maison, essaye de lui montrer de l'affection, et lui ai obei. J'etais heureuse parce que tu etais heureux.



Et puis les bebes sont arrives et j'ai partage ta joie. Ils me fascinaient, tout roses, avec leur odeur particuliere, et je voulais aussi etre leur maman. Seulement, elle et toi aviez peur que je leur fasse du mal, et la plupart du temps, j'etais punie et renvoyee dans une autre piece, ou dans ma niche. Ah ! comme j'aurais voulu les aimer, mais je suis devenue une prisonniere de l'amour.



Quand ils ont commenc a grandir, je suis devenue leur amie. Ils s'accrochaient a ma fourrure et se servaient de moi pour se mettre debout sur leurs petites jambes instables, ils mettaient leurs doigts dans mes yeux, ils fouillaient mes oreilles, et m'embrassaient sur le museau. J'adorais tout d'eux, quand ils me touchaient, parce qu'a ce moment la, c'etait rare que toi tu me caresses encore, et je les aurais defendus avec ma vie en cas de necessite.

Je rentrais en cachette dans leur lit et je partageais leurs soucis et leurs reves secrets; ensemble nous attendions l'arrivee de ta voiture. Autrefois, quand les gens te demandaient si tu avais un chien, tu sortais de ton portefeuille une photo de moi et tu racontais mes exploits. Ces dernieres annees tu repondais seulement "oui" et tu detournais la conversation. Je n'etais plus ton chien, j'etais devenu "un" chien, et tu commencais a regretter l'argent depense pour moi.


Maintenant, tu as l'occasion de faire avancer ta carriere dans une autre ville, et toi et eux vous allez habiter un appartement ou les chiens ne sont pas admis. Tu as pris la bonne décision pour ta famille, mais il y avait une epoque ou c'etait moi ta seule famille.
J'etais heureuse quand tu m'as mise dans la voiture, jusqu'au moment ou nous sommes arrives au refuge. Ca sentait les chiens et les chats, la peur, le desespoir. Tu as rempli les papiers et tu as dit que tu etais sur qu'ils allaient me trouver une bonne maison. Elles ont hausse les epaules et t'ont regarde tristement. Elles connaissent la triste verite : les difficultes de placer un chien qui n'est plus tout jeune, meme un chien avec des papiers en regle. Tu as ete oblige d'arracher les doigts de ton fils qui restaient accroches a mon collier, pendant qu'il hurlait "Non, papa, s'il te plait, ne les laisse pas prendre mon chien !" Et je me suis inquiete pour lui, de la leçon que tu venais de lui donner sur l'amitie et la loyaute, l'amour et les responsabilites, le respect de la vie, de toutes les vies. Tu m'as tapote gentiment la tete, en guise d'adieu, en evitant bien de me regarder dans les yeux et tu as refuse de prendre mon collier et ma laisse. Tu etais en retard - un rendez-vous - maintenant moi aussi, j'en ai un.

Quand tu es parti, deux gentilles dames ont dit que tu savais surement, il y a quelques mois deja, que tu allais demenager, mais que tu n'as pas cherche a me trouver une autre famille. Elles ont secoue la tete et se sont demandees "Comment t'as pu ?"
Elles nous traitent aussi bien que possible, ici au refuge, compte tenu de tout le travail qu'elles ont. Elles nous nourrissent, bien sur, mais depuis quelques jours, je n'ai plus faim. Au debut, des que quelqu'un passait devant ma cage je levais la tete, dans l'espoir de te voir - pensant que tu avais change d'avis - que c'etait un mauvais reve - ou j'esperais que ce serait quelqu'un qui m'aimerait, qui prendrait soin de moi, me sauverait. Quand je me suis rendu compte que je ne pourrais pas rivaliser avec les autres chiots qui folatraient pour attirer l'attention, je me suis retire dans un coin de la cage et j'ai attendu.

J'ai entendu ses pas quand elle est venue me chercher a la fin de la journee, et je l'ai suivie docilement dans une autre piece. Une piece tranquille, silencieuse. Elle m'a mise sur la table et elle m'a frotte les oreilles, elle m'a rassure, elle m'a dit de ne pas m'inquieter. Mon coeur battait à tout va en pensant à ce qui allait venir, mais j'avais aussi un sentiment de soulagement. La prisonniere de l'amour n'avait plus de jours devant elle. Telle est ma nature, je me faisais plus de soucis pour cette femme. La charge qui pese sur elle est lourde, ca je le sais, comme je devinais autrefois chacune de tes humeurs. Doucement, elle a mis le garrot autour de ma patte, une larme coulait sur sa joue. J'ai leche sa main, tout comme je te reconfortais, il y a tant d'annees de ca. Elle a mis l'aiguille dans ma veine, en professionnelle. Quand j'ai ressenti la piqure et le liquide froid qui gagnait mon corps, je me suis allongee, je l'ai regardee dans ses yeux si gentils, et j'ai chuchote "Comment t'as pu ?"



Peut etre parce qu'elle comprenait le langage des chiens, elle m'a dit: "Je suis vraiment desolee". Elle m'a calinee et elle m'a vite explique que c'etait son devoir de s'assurer que j'allais dans un endroit meilleur, ou je ne serais ni ignoree, ni abusee, ni abandonnee, ou je ne devrais pas me defendre toute seule - un endroit ou il y a de la lumiere, de l'amour, tout a fait different de notre terre. Dans mon dernier souffle j'ai essaye, en remuant ma queue, de lui faire comprendre ceci : je ne voulais pas lui dire a elle "Comment t'as pu ?" ... c'est a toi, mon Maitre adore, que je pensais.



Je penserai a toi et je t'attendrai toujours.



Puisse tout le monde, dans ton entourage, continuer a te montrer autant de loyaute
sorria29
la pasionné du cheval
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14 messages postés
   Posté le 06-08-2005 à 12:39:02   Voir le profil de sorria29 (Offline)   Répondre à ce message   http://passionduchevalgwen.oldiblog.com   Envoyer un message privé à sorria29   

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